Gifler son enfant : les conséquences et solutions à connaître !

En France, la loi interdit toute forme de violence physique envers les enfants, y compris la gifle, depuis 2019. Pourtant, une enquête menée par l’UNICEF en 2022 révèle que plus d’un tiers des parents admettent encore y recourir occasionnellement. L’écart entre la législation et les pratiques reste significatif.

Les recherches scientifiques pointent des effets durables sur le développement émotionnel et cognitif des enfants exposés à la violence éducative. Des stratégies alternatives existent, soutenues par les professionnels de l’enfance et recommandées par les instances internationales.

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Pourquoi la gifle reste une pratique banalisée dans l’éducation

Dans bien des familles, la gifle continue de faire figure de réflexe éducatif, héritée de générations où l’autorité passait par la contrainte physique. Malgré la loi de 2019 qui interdit les châtiments corporels, les vieilles habitudes résistent. Le geste, souvent présenté comme une réponse ponctuelle ou un “dernier recours”, s’inscrit dans une tradition où la violence éducative ordinaire demeure tolérée, voire justifiée.

Ce recours ne jaillit pas du néant. Il s’enracine dans la fatigue, le stress, le sentiment d’être dépassé, et l’absence d’outils alternatifs pour gérer les débordements. Derrière le fameux “coup de semonce”, il y a souvent un parent à bout de souffle, qui reproduit sans même s’en rendre compte ce qu’il a lui-même connu. La Fondation pour l’Enfance le rappelle : la majorité des gestes violents infligés aux enfants sont motivés par une intention éducative, non par la volonté de nuire. Pourtant, la frontière entre “corriger” et maltraiter est bien plus fine qu’on ne voudrait le croire.

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La législation actuelle ne prévoit ni amende ni emprisonnement pour les parents, mais elle affirme un principe fort : chaque enfant doit voir son intégrité physique respectée. Toute personne en situation d’autorité sur un mineur porte désormais une part de responsabilité, inscrite dans le code civil. Malgré les campagnes d’information, les mentalités évoluent lentement. La société reste traversée par l’idée que la violence physique, sous couvert d’éducation, peut forger le caractère. Ce modèle questionne profondément notre rapport collectif à l’autorité et à la transmission.

Quels impacts réels sur le développement de l’enfant ?

La violence physique, même occasionnelle, marque durablement le développement de l’enfant. Les neurosciences sont formelles : un cerveau en construction absorbe de plein fouet les agressions, aussi “modérées” soient-elles. En particulier, le cortex orbito-frontal, essentiel pour gérer les émotions et les relations sociales, reste vulnérable à ce type de stress.

Les études mettent en lumière une série de conséquences bien concrètes chez les enfants victimes de violences éducatives ordinaires. Voici ce que les professionnels observent le plus souvent :

  • Agressivité envers les autres enfants, avec des conflits à répétition,
  • Anxiété persistante, parfois difficile à identifier,
  • Symptômes précoces de dépression, qui peuvent s’installer dès l’enfance.

Quand la gifle s’invite dans le quotidien, c’est toute la relation de confiance qui s’érode. L’enfant apprend que la force prévaut, que la violence règle les disputes. A long terme, la Fondation pour l’Enfance relève des conséquences qui dépassent la sphère familiale : difficultés scolaires, problèmes relationnels, troubles de santé psychique.

Le syndrome du bébé secoué reste la tragédie la plus visible, mais il ne faut pas sous-estimer l’impact d’une gifle répétée. Ce geste, si banalisé, augmente le risque que l’enfant reproduise, adulte, les mêmes comportements violents. C’est ainsi que le cercle de la violence enfants se perpétue, d’une génération à l’autre.

Comprendre les alternatives : des méthodes éducatives respectueuses et efficaces

Pour sortir de la spirale des violences éducatives ordinaires, il existe des approches concrètes, qui redonnent du sens à la notion d’autorité. La communication non violente, souvent citée, offre des outils simples pour gérer les tensions du quotidien sans recourir à l’humiliation ou à la gifle. Elle repose sur le dialogue, l’écoute et l’expression claire des besoins de chacun, adulte comme enfant.

Pour celles et ceux qui cherchent des repères, voici des exemples de pratiques recommandées, validées par les spécialistes :

  • Poser une règle avec calme, sans hausser le ton,
  • Mettre des mots sur ce que l’enfant ressent,
  • Encourager les progrès, même modestes, au lieu de s’arrêter sur les échecs,
  • Proposer à l’enfant de réparer après une faute, pour lui apprendre la responsabilité.

Cette fermeté bienveillante n’efface pas l’autorité parentale, elle la transforme. Installer un cadre solide, expliquer la règle, offrir une alternative : tout cela construit une relation basée sur le respect mutuel, et non sur la peur. En France, de nombreux programmes de soutien à la parentalité, appuyés par la fondation pour l’enfance, diffusent ces outils auprès des familles.

Les résultats sont là : dans les foyers où ces méthodes prennent racine, les enfants s’épanouissent, les tensions diminuent. Prévenir les violences éducatives, ce n’est pas seulement protéger les plus fragiles, c’est aussi offrir aux parents des ressources pour mieux vivre leur rôle. Transformer l’éducation, c’est faire le pari d’une société plus pacifiée, où chaque enfant grandit sans craindre d’être frappé.

parent  discipline

Parents en difficulté : vers qui se tourner pour être accompagné ?

Personne n’est à l’abri d’un moment de tension, d’un geste qui dépasse la pensée. L’épuisement, la colère, l’impression de perdre pied : autant de signaux qu’il ne faut pas ignorer. Face au doute ou à la culpabilité, il existe des points d’appui, confidentiels et ouverts à tous.

Le 119, numéro d’appel national pour l’enfance en danger, n’est pas réservé aux situations extrêmes. Les professionnels à l’écoute orientent, rassurent, proposent des pistes pour sortir de l’isolement, nuit et jour, gratuitement. La fondation pour l’enfance met à disposition des ressources pratiques, des espaces de parole, des conseils adaptés à chaque vécu parental.

D’autres associations, comme Stop VEO, organisent des ateliers et accompagnent les parents qui souhaitent dépasser la logique de la violence éducative. Parfois, il suffit d’oser confier son épuisement à une personne de confiance, médecin, professionnel de santé, enseignant, pour éviter de s’enfermer dans le silence.

Quelques relais précieux sont à retenir pour demander de l’aide :

  • Consulter le médecin traitant ou la PMI pour un échange confidentiel,
  • Se rapprocher des réseaux d’écoute parentalité, largement présents localement,
  • Explorer les plateformes d’associations qui interviennent dans la protection de l’enfance.

Rompre l’isolement, c’est déjà avancer. A chaque famille, ses fragilités, ses ressources. L’accompagnement existe, à portée de main, pour que parents et enfants retrouvent ensemble le chemin du dialogue et de l’apaisement. La transmission peut alors s’inventer autrement, loin des gestes qui blessent, au profit de liens qui réparent.