Bébé de 21 mois muet : raisons et solutions pour favoriser l’élocution

Un bébé de 21 mois qui ne prononce pas un mot : voilà une réalité qui déroute, inquiète ou fait débat dans de nombreux foyers. Loin des clichés ou des diagnostics hâtifs, le silence d’un tout-petit s’interprète à la lumière de son histoire, de ses échanges et de ses expériences.

Repères clés du langage à 21 mois : que peut-on attendre ?

À 21 mois, chaque enfant écrit son propre scénario linguistique. Il y a ceux qui osent déjà une dizaine de mots, parfois imprécis, et ceux qui préfèrent observer, stocker, écouter. Le langage enfant ne se réduit pas à un inventaire de mots : il s’enrichit semaine après semaine, porté par la routine, la répétition, et surtout les interactions avec l’entourage.

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Deux dimensions méritent d’être distinguées : le langage expressif, soit la production de mots ou de sons, et le langage réceptif, autrement dit la capacité à comprendre ce qui est dit. Certains enfants, mutiques à 21 mois, obéissent pourtant à des consignes simples, désignent les objets du doigt, ou se retournent quand on les appelle. Autant de signes qui révèlent un cheminement intérieur vers le langage, encore discret mais déjà bien réel.

Voici ce qu’on observe souvent chez un enfant à cet âge :

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  • Compréhension de mots courants et de petites instructions
  • Recours aux gestes pour s’exprimer (montrer, tendre les bras, faire “au revoir”)
  • Imitation de sons, intonations ou mimiques

Impossible d’enfermer le développement du langage dans une norme stricte. Certains enfants se contentent longtemps d’écouter avant d’oser parler. L’environnement familial, la place donnée à la parole, la variété des expériences vécues jouent un rôle déterminant. Un enfant qui communique par le regard, des gestes ou des sourires développe déjà ses compétences linguistiques. Parler n’est qu’une étape, pas un passage obligé à date fixe.

Pourquoi certains enfants parlent plus tard que d’autres ?

Le retard de langage chez le jeune enfant soulève régulièrement des inquiétudes. Pourtant, il n’a pas toujours une cause pathologique. La chronologie des premiers mots dépend d’un ensemble de paramètres. Dans certaines familles, les aînés traduisent les besoins du plus jeune, limitant ses tentatives. Un environnement multilingue, lui, peut ralentir l’apparition de la parole, le temps de trier et d’apprivoiser plusieurs langues.

Le facteur auditif n’est pas à négliger. Une perte d’audition, même temporaire après des otites répétées, brouille la perception des sons. Si les troubles persistent, on peut suspecter une déficience auditive plus profonde, située dans l’oreille moyenne ou interne. Certains signes doivent alerter : absence de réaction aux bruits, difficulté à repérer l’origine d’un son, manque d’attention aux échanges. Parfois, ce silence cache un trouble auditif non diagnostiqué.

D’autres situations entrent en jeu. Les troubles du spectre autistique s’accompagnent souvent d’une communication verbale et non verbale atypique : faible intérêt pour l’interaction, détachement, ou absorption dans des activités solitaires. Il existe aussi des troubles du langage spécifiques, où la compréhension reste bonne, mais l’expression orale peine à émerger.

Pour comprendre l’origine de ce silence, il faut croiser plusieurs indices : antécédents médicaux, contexte familial, comportements observés. On ne résume pas un trouble du langage chez l’enfant à un simple retard. Chaque histoire mérite attention, discernement et observation minutieuse avant d’envisager une prise en charge ciblée.

Favoriser l’élocution au quotidien : gestes simples et jeux complices

Favoriser le développement du langage, c’est d’abord multiplier les occasions d’échanger, au fil des gestes du quotidien. L’enfant absorbe le langage qui l’entoure, même en silence. Parlez-lui, décrivez ce que vous faites, nommez les objets, racontez le déroulé des petites routines. Il engrange, teste, répète. La régularité de vos mots l’accompagne dans l’exploration de la parole.

Certains supports stimulent particulièrement la communication de l’enfant. Les jeux pour enfants, comme les comptines, les imagiers ou les marionnettes, ouvrent la porte au plaisir du dialogue. Les livres cartonnés adaptés à son âge deviennent des outils précieux : on tourne les pages ensemble, on pose des questions, on observe ses réactions. Laissez-lui le temps d’essayer, même si sa réponse reste muette. L’alternance entre paroles et silences l’encourage à s’approprier des sons à son rythme.

Voici quelques pistes concrètes pour soutenir la naissance de la parole :

  • Reprendre ou reformuler ses tentatives, sans insister lourdement
  • Encourager chaque effort, chaque bruit, chaque ébauche de mot
  • Installer des repères : chanson du soir, histoire rituelle, nommer ce qu’il mange

La communication ne passe pas que par les mots. Regard, sourire, gestes : tout est langage. Si l’enfant mime, montre ou fait des signes, accompagnez ces initiatives verbales d’un mot ou d’une phrase courte. Cette écoute bienveillante crée un climat propice à l’émergence du langage et nourrit la confiance dont il a besoin pour se lancer.

Quand et comment consulter un professionnel sans inquiétude excessive

Un enfant de 21 mois qui ne s’exprime pas n’a pas forcément de trouble du langage. Les trajectoires varient, d’un enfant à l’autre. Certains développent d’abord une compréhension fine, d’autres prennent leur temps avant de se lancer. Pourtant, certains signes justifient de demander conseil à un professionnel.

On recommande particulièrement de consulter si l’on observe :

  • Aucun babillage ni gestes de communication comme pointer, montrer ou dire au revoir
  • Absence totale de réaction aux bruits, à son prénom ou à des instructions simples
  • Perte de compétences acquises ou régression du langage

Dans ce cas, le pédiatre est l’interlocuteur de référence. Il évalue le développement de l’enfant dans sa globalité et peut orienter vers un bilan orthophonique ou une consultation ORL. L’orthophoniste ou le logopède s’appuie alors sur des tests adaptés à l’âge de l’enfant et tient compte de l’environnement familial ainsi que des échanges quotidiens.

L’approche doit rester progressive. Repérer tôt une déficience auditive ou un trouble du langage chez l’enfant permet d’ajuster l’accompagnement. Le bilan orthophonique n’est pas une sentence : il éclaire les besoins réels et propose des solutions concrètes, loin de tout fatalisme. Parents, professionnels de santé et éducateurs partagent la même ambition : permettre à chaque enfant d’avancer à son rythme, sans anxiété inutile.

Chaque silence recèle une promesse, une attente ou une singularité. Accompagner un enfant muet à 21 mois, c’est lui donner le temps, l’espace et la confiance pour que, le jour venu, les mots jaillissent comme une évidence.